Hubert Védrine et l'anti fédéralisme primaire
Lu dans Libération cette tribune d'Hubert Védrine qui vilipende le fédéralisme.
Hubert Védrine se place dans le contexte présent de l'Union Européenne pour s'interroger sur son futur. Il conçoit que le fédéralisme comme but (au moins comme méthode) a été utile au lendemain de la deuxième guerre mondiale, mais qu'aujourd'hui, ni les gouvernements ni les peuples n'en veulent.
L'union Européenne ne sera jamais une fédération d'États nations, la méthode communautaire de la mise en commun a minima de politiques sectorielles est la seule piste envisageable.
Plaçant le citoyen dans ce contexte, il indique que celui-ci se reconnait dans la Nation (entendons l'Etat) et que la suppression des nations par la fédération ne pourra jamais être acceptée. Il doit y avoir des communautés humaines intermédiaires entre l'individu et l'universel.
Pour Monsieur Védrine, l'unification européenne, et surtout la fédération, signifierait la négation des communautés intermédiaires. C'est bien mal connaître l'essence de la fédération (et là, pour un qui a côtoyé François Mitterrand en son temps, on a peine à le croire), car le fédéralisme c'est tout au contraire, l'union volontaire de communautés humaines autonomes qui partagent des valeurs et mettent en commun des compétences qui seront mieux exercées de la sorte (subsidiarité).
Faire croire aux européens que le fédéralisme c'est la négation des groupes humains (y compris la Nation) c'est faire de l'anti fédéralisme primaire.